Vaccination anti-Covid : Entre liberté individuelle et obligation collective !


Vaccination anti-Covid : Entre liberté individuelle et obligation collective !

Dans les mois qui viennent, allons-nous tous être obligés de nous faire vacciner ?

Un pays peut-il contraindre toute la population à la vaccination ou doit-il respecter la liberté individuelle des citoyennes et citoyens? Et si un parent souhaite faire vacciner son enfant, mais que l'autre parent refuse, qu'en est-il?

Il est fréquent aujourd’hui de s’en remettre au respect des "libertés individuelles" pour s’opposer aux règles mises en place pour affronter la pandémie.

La santé, un bien commun :

À partir du moment où l’on vit en société et que des biens communs existent et à moins de prôner un libertarisme démesuré, nos libertés sont forcément limitées.

Cela vaut aussi si l’on considère que l’immunité collective, qui peut être apportée par la vaccination d’un grand nombre d’individus, est également un bien commun.

L’obligation vaccinale pourrait être comparée à celle de porter la ceinture sur la route.

Cette analogie est soutenue par deux chercheurs en bioéthique à l’université d’Oxford, Alberto Giubilini et Julian Savulescu, et analysée par Samuel Lepine dans un article intitulé: “Si vous êtes pour le port de la ceinture, pourquoi ne seriez-vous pas aussi pour l’obligation vaccinale?”.

Si je n’attache pas ma ceinture, et que je suis victime d’un accident, je peux penser que je serai le seul concerné. Mais c’est faux.

Ce refus peut avoir des conséquences sur d’autres individus et même sur le système de soin.

Si j’ai un accident, “ce qui ne concerne a priori que moi concerne ensuite les personnes qui vont devoir prendre soin de moi, et ensuite les hôpitaux”, indique Samuel Lepine.

L’obligation vaccinale, telle qu’elle semble portée par le gouvernement à l’heure actuelle, reprend en quelque sorte l’argument des utilitaristes, et plus précisément celui du “harm principle” (principe de non-nuisance) de John Stuart Mill, à savoir: la seule raison valable pour une société de contraindre la volonté d’un individu est d’empêcher de causer du tort, de nuire à autrui.

Quant à l’argument selon lequel je n’ai pas besoin de me faire vacciner car les autres le feront à ma place, et que, par conséquent, je pourrai quoi qu’il arrive bénéficier de l’immunité collective, il tombe à l’eau dès lors que l’on avance l’impératif catégorique de Kant: “Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle”.

Si tout le monde agit selon la même maxime et refuse le vaccin pour cette raison, alors personne ne se fait vacciner.

Liberté de choisir :

L’un des principaux arguments brandis à l’encontre du pass sanitaire ou de l’obligation vaccinale est celui de la liberté individuelle.

“C’est dire que rendre obligatoire le vaccin diminue la liberté de choisir”, souligne Philippe Bizouarn.

Mais cet argument est rapidement contrebalancé par celui du préjudice fait à nous-mêmes ou aux autres.

Car si je refuse de me faire vacciner, je prends le risque de me porter préjudice à moi-même si je tombe gravement malade, ou aux autres en leur transmettant le virus.

Et si de très nombreux individus refusent de se faire vacciner, d’autres restrictions de liberté seront probablement mises en place, comme un confinement.

Donc quelle est la meilleure alternative? Quelle stratégie est la moins contraignante en termes de liberté?

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui

L’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.

Le passe sanitaire est tout autant “discriminatoire” que le serait le code de la route, qui interdit de conduire sans permis ou sans ceinture de sécurité.

La santé n’est pas qu’une question individuelle: c’est aussi un enjeu public.

L’histoire de la santé publique est faite de mesures collectives, visant l’intérêt général et restreignant parfois les libertés individuelles.

“Je suis libre tant que ma liberté individuelle ne nie pas celle des autres ou de l’ensemble", souligne l’eurodéputé Raphaël Glucksmann dans un post sur Instagram.

“Cet argument de la liberté est souvent brandi sans que l’on se rende compte de ses implications. Notre comportement a toujours un impact, et si ma liberté individuelle implique de nuire à autrui, alors on sera toujours prêt à la limiter”, avance auprès du HuffPost Samuel Lepine, maître de conférences en philosophie morale et politique à l’université Clermont Auvergne.

Atteinte à la liberté individuelle :

Toute personne qui se voit communiquer un résultat positif à un test de dépistage à la covid-19 doit se placer à l’isolement pour une période de dix jours, sans qu’aucune appréciation ne soit portée sur sa situation personnelle.

« Bien que la personne placée en isolement puisse solliciter a posteriori un aménagement des conditions de son placement en isolement auprès du représentant de l’Etat dans le département ou solliciter sa mainlevée devant le juge des libertés et de la détention, les dispositions contestées ne garantissent pas que la mesure privative de liberté qu’elles instituent soit nécessaire, adaptée et proportionnée », juge le Conseil constitutionnel.

Nous avons l’immense bonheur de bénéficier d’une sécurité sociale. Nous sommes des privilégiés. Il faut chérir cette Sécu et ne pas être dispendieux. Une journée aux soins intensifs coûte cher. Mais, au-delà de ce coût, il y a le coût humain. Combien de soignants sont encore capables d’absorber une nouvelle vague. Que ceux qui refusent la vaccination au nom de la liberté individuelle pensent enfin à la santé de nos soignants.

Nous voici arrivés à la fin J’espère que cet article t’aura été utile! Si tu as aimé n’hésites pas à partager et même à le faire savoir en commentaire ça fait toujours plaisir de te lire.

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