Médicaments antidouleurs : Comment les prendre correctement ?


Médicaments antidouleurs : Comment les prendre correctement ?

Maladie, blessure, accident... les causes de douleurs sont multiples.

Et si la plupart du temps une simple prise de médicament antalgique est efficace, parfois la quête d'un traitement antidouleur est un véritable casse-tête.

Que la douleur soit aiguë ou chronique, comment bien utiliser les médicaments destinés à la soulager ?

Des ateliers pour bien utiliser les antidouleurs :

Des ateliers d'éducation thérapeutique sur l'usage des antidouleurs sont proposés aux patients atteints de maladies chroniques.

Les patients atteints de maladies chroniques comme la spondylarthrite ankylosante, qui génère de fortes douleurs articulaires, prennent beaucoup d'anti-inflammatoires pour se soulager et ce sur le long terme.

Mais il est parfois compliqué de trouver le bon dosage et de gérer les effets secondaires.

Les centres antidouleur leur proposent d'assister à des ateliers d'éducation thérapeutique pour apprendre à bien utiliser ces médicaments.

Durée des prescriptions, posologie, effet antalgique des anti-inflammatoires... les ateliers thérapeutiques sont l'occasion rêvée pour les patients de poser un maximum de questions.

L'attention est aussi portée sur les anti-inflammatoires courants utilisés en automédication qui peuvent avoir des effets délétères. Parmi les effets secondaires, on cite souvent les troubles digestifs.

Le paracétamol : attention à l'overdose:

Le paracétamol est le premier médicament antidouleur consommé en France.

Il est recommandé en première intention pour une douleur légère à modérée. Comme le rappelle l’Agence du médicament, « c’est un médicament sûr et efficace dans les conditions normales d’utilisation. Mais en cas de mésusage, notamment par surdosage en associant plusieurs produits contenant du paracétamol ou par non-respect de leur posologie, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles. La mauvaise utilisation du paracétamol est la 1re cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France. »

Une étude du centre de pharmacovigilance de Nancy a montré que seuls 14 % des patients connaissent le risque de toxicité hépatique du paracétamol.

Injections de kétamine : la douleur anesthésiée :

Quand les traitements sont inefficaces face aux douleurs chroniques, certains patients peuvent recevoir des injections de puissants analgésiques, comme la kétamine. Une démarche qui nécessite une hospitalisation.

L’ibuprofène : jamais pendant la grossesse

L’ibuprofène est un médicament anti-inflammatoire non stéroïdien utilisé pour traiter des douleurs légères à modérées. C’est l’anti-inflammatoire le plus consommé, car disponible sans ordonnance en pharmacie.

L’Agence du médicament publie régulièrement des rappels concernant les règles de bon usage de ce type de médicaments, dont l’usage prolongé ou à trop forte dose peut s’avérer toxique non seulement pour les reins et le système digestif, mais aussi sur le plan cardio-vasculaire ou pour les enfants à naître, en cas de prise pendant la grossesse.

Une étude récente de l’équipe Neuro-Dol a montré que plus de 1 % des femmes enceintes recevaient des remboursements suite à des prescriptions de ces médicaments du 6e au 9e mois de grossesse, période de contre-indication absolue.

Un pourcentage qui ne comprend pas les cas d’automédication.

Ces travaux ont fait l’objet d’une information de l’ANSM en début d’année 2017 pour rappeler ce risque et la nécessité de contre-indiquer les anti-inflammatoires, dont l’ibuprofène, pendant la grossesse.

Un pictogramme est apposé depuis le 17 octobre 2017 sur toutes les boîtes de médicaments contre-indiqués pendant la grossesse, y compris, donc, l’ibuprofène, afin de mieux informer la patiente enceinte en cas d’automédication.

Effet indésirable :

  • Pour limiter les risques d’effet indésirable, les règles essentielles de bon usage sont simples : commencer avec une prise de 500 mg, espacer les prises d’au moins 4 à 6 h, ne jamais dépasser 3 grammes par jour, et ne pas allonger la durée de traitement en automédication au-delà de 5 jours.
  • Il faut être vigilant sur le paracétamol « caché » dans certains médicaments, notamment ceux destinés à traiter le rhume ou la fièvre ainsi que certains antidouleurs opioïdes comme la codéine, le tramadol ou la poudre d’opium. Celui-ci risque en effet de venir s’ajouter à celui pris pour une douleur.

Étant donné que l’innovation pharmacologique est en panne dans le domaine de la prise en charge de la douleur, il est nécessaire de garantir la sécurité d’emploi des médicaments existants, afin de maintenir un accès facilité au plus grand nombre.

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