Les anti-inflammatoires ne sont pas dénués d'effets secondaires !


Les anti-inflammatoires ne sont pas dénués d'effets secondaires !

Qu'est-ce qu'un anti-inflammatoire ?

Avant d'expliquer ce qu'est un anti-inflammatoire, il faut d'abord parler du mécanisme d'inflammation. " Lorsqu'un tissu de l'organisme est attaqué (en cas de brûlure, de plaie, d'infection bactérienne...), une réaction de défense va se mettre en place : c'est l'inflammation " explique le Dr. Caroline Thevenet, pharmacienne.

Cette réaction immunitaire se manifeste à travers 4 symptômes : une rougeur, une sensation de chaleur, une douleur et un gonflement. Son rôle ? Éliminer les éventuels intrus (un corps étranger en cas d'écharde, par exemple) et réparer le tissu abîmé.

Que se passe-t-il en cas d'inflammation ?

L'inflammation est une réaction normale de l'organisme en cas d'agression, qu'il s'agisse d'une infection, ou d'un traumatisme physique comme une blessure.

Prenons l'exemple d'une plaie : le corps va réagir localement, au niveau de la plaie, en produisant des substances qui vont entraîner la douleur et d'autres qui ont une action au niveau des vaisseaux : ceux-ci se dilatent ce qui explique la chaleur, la rougeur et l'œdème.

De plus, une succession d'évènements chimiques aboutit à la libération de substances inflammatoires (prostaglandines, prostacyclines, interleukines) et l'activation de cellules inflammatoires.

Des modifications dans le sang surviennent également et sont visibles sur la prise de sang : le nombre de globules blancs s'accroît, la vitesse de sédimentation et la PCR (protéine C réactive), le fibrinogène sont aussi trois paramètres sanguins qui sont augmentés.

Des médicaments actifs mais pas anodins :

Leurs effets indésirables sont assez fréquents et mieux vaut les connaître.

Les plus connus de ces effets sont les accidents digestifs. Les AINS augmentent en effet le risque d'hémorragies et d'ulcères digestifs notamment chez les personnes de plus de 65 ans.

C'est pourquoi, avec ces anti-inflammatoires, les médecins prescrivent systématiquement, des protecteurs gastriques de la famille des inhibiteurs de la pompe à proton chez les personnes à risque.

Prendre en même temps deux anti-inflammatoires augmente également sérieusement le risque d'accidents digestifs.

L'automédication est donc à pratiquer avec prudence. Le deuxième grand type d'accidents dus aux AINS concerne le système cardiovasculaire.

Depuis quelques années les études ont démontré que les médicaments de cette classe augmentent le risque d'infarctus du myocarde, d'hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.

Même l'ibuprofène à la dose 2 400 mg par jour (soit la dose maximale autorisée qui est double de la dose habituellement utilisée) augmente le risque cardiovasculaire.

Quels sont les effets secondaires ?

  • Les contre-indications :
  • Les anti-inflammatoires stéroïdiens et non-stéroïdiens sont interdits durant la grossesse et l'allaitement, chez les personnes qui souffrent d'une hypertension non- (ou mal) contrôlée, chez les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires (AVC, crise cardiaque...) et chez les personnes ayant des antécédents d'ulcères (de l'estomac ou du duodénum).

    Des " précautions sont nécessaires " en cas de maladie de Crohn, de rectocolite hémorragique ou d'asthme associé à une rhinite chronique, une sinusite chronique ou des polypes dans le nez.

  • L'estomac et les intestins sont sensibles à ces médicaments :
  • nausées, vomissements, diarrhées, pesanteur ou douleurs d'estomac, voire ulcère et hémorragie digestive.

    Toute douleur à l'estomac doit être signalée à son médecin.

    Des réactions allergiques sont possibles, avec une urticaire, un asthme,… Autres effets indésirables : des céphalées, une fatigue, des acouphènes, une hypertension.

  • La prudence est de mise chez la personne âgée :
  • Ces médicaments sont contre-indiqués en cas d'ulcère, d'hémorragie digestive, d'insuffisance hépatique, cardiaque, rénale sévère, de grossesse au-delà du début du sixième mois.

    S'il n'y a pas d'interférence avec l'alimentation, il y en a avec certains médicaments.

    La prise d'anticoagulants, de lithium, d'autres anti-inflammatoires, de ticlopidine, de méthotrexate, de salicylés est donc contre-indiquée.

    Et certaines associations sont à surveiller, comme les antihypertenseurs, les corticoïdes, certains antidépresseurs…

Quels sont les contre-indications

Les AINS ont un effet inhibiteur sur l'ovulation et sont susceptibles de diminuer la fertilité chez la femme. Selon certaines études, les anti-inflammatoires pourraient diminuer l'efficacité des dispositifs intra-utérins et exposer à un risque de grossesse non-désirée.

Pendant la grossesse, les anti-inflammatoires sont tératogènes, c'est-à-dire malformatifs pour le bébé. Durant le 1er trimestre, ils peuvent être responsables de malformations congénitales, et entraîner des anomalies du cœur et des reins chez le fœtus durant les 2ème et 3ème trimestre.

" Parce qu'ils inhibent la production d'une substance qui protège la muqueuse gastrique, les anti-inflammatoires sont susceptibles de provoquer des brûlures d'estomac, des ulcères, un saignement et/ou une irritation du tube digestif " précise la spécialiste.

Des études cliniques suggèrent que l'utilisation de certains AINS (notamment lors de traitements prolongés à forte dose) peut s'accompagner d'une faible augmentation du risque d'accident cardiovasculaire: " les anti-inflammatoires peuvent en effet avoir un impact sur la fluidification du sang et favoriser la formation de caillots sanguins ".

Chez le conducteur, certains anti-inflammatoires peuvent provoquer des étourdissements et des troubles de la vue. Demandez conseil à votre médecin !

Peut-on prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens quand on a le Covid ?

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